Alors que tes ongles s’évertuent à tracer
Des sillons de sang entre mes côtes à nues,
Je souffre plus encore la dure réalité
De baisers volés à des lèvres plus charnues.
Tes moqueries marquent dans mon coeur amaigri
L’indifférence feinte d’une amante religieuse
À l’ouvrage du supplice d’un dévot qui meurtri,
Persiste à avoir de toi cette image pieuse.
J’en oublie les tortures, espoirs décapités
Les missives avortées, cadavres sans carcasses
Étant seul pèlerin en droit de profiter
D’un passage éphémère qui laissera à ma place
Quelque part dans un recoin caché de ton coeur
Une profonde cicatrice blanchie par le temps
J’assumerai donc sans honte d’en être l’auteur
Pour peu que l’on m’offre les lauriers de l’amant
Ma vengeance injustifiable comme seul trophée
Tu m’épargneras, comme la grâce d’un condamné
La sentence fatale d’un exil dans l’oubli
De nos affrontements muets naîtront des soupirs
Mais à torts partagés nous éviterons le pire
Perpétuant les rêves qui se meurent dans nos lits
Tu te demandais en quoi tu faisais peur. Magnifiquement.