Requiem: Chevalier Vampire

Si le jour nais sous un haruspice glorieux, que la lune est alignée avec Mars et Vénus, que mon sang réussi à parcourir les veines de mon corps en moins de 18 secondes et 13 centièmes, que ma grand mère fait du vélo sans les mains et si je suis bien sage, alors une fois par an, sauf en 2006, en 2006 y’a eu les Bronzés 3 et Camping c’était une année de mauvaise augure… Une fois par an écrivais-je donc, sort un album de Requiem: Chevalier Vampire. Et j’aime bien Requiem.

Dans Requiem l’Au-delà est une planète qui se nomme Résurrection. Les terres et océans y sont inversés et l’on y renaît sous différentes formes selon comment vous avez vécu. Les assassins assumés se réincarnent donc en vampires, ceux qui ont fait le mal sans l’assumer renaissent en goules, les violeurs en centaures, les fanatiques religieux en loups garous, le commun des mortels en vulgaire zombie, les scientifiques deviennent des archéologistes ayant pour mission d’enfouir les nouvelles technologies et si vous êtes une victime, vous pourrez venir chercher vengeance sous la forme d’un lémure.
La BD, parce que oui c’est une BD j’aurais peut-être du le préciser, nous raconte donc l’aventure de Heinrich soldat allemand du IIIe Reich tombé amoureux de Rebecca, une juive, dans sa vie précédente. Sur Résurrection il renaît sous le nom de Requiem, chevalier au service de l’ordre des Vampires, dirigé par… Dracula. On suit donc ses aventures au milieu de manigances politiques pour le contrôle de l’Opium Noir, de guerres de territoire ou dans sa recherche de Rebecca. L’histoire permet de croiser pas mal de célébrités réincarnées sur Résurrection, comme Aleister Crowley, Elizabeth Bàthory, Neron, le Baron Samedi, Torquemada, Robespierre j’en passe et des meilleurs.

L’univers est incroyablement riche, les différentes castes ont des identités très marquées et spécifiques(plutôt médiéval/gothique chez les vampires, égyptien chez les archéologues, Elisabethain chez les dystopiens), l’humour est omniprésent et très noir comme on peut s’en douter, le scénario est bien foutu mais avance lentement ce qui laisse le temps de s’imprégner. Mais plus que tout et c’est primordial dans une bande dessinée, en tout cas pour moi, c’est l’univers graphique. Si Mills se charge du scénario, c’est Olivier Ledroit qui marque Requiem de sa patte. Déjà intervenu sur les premiers tomes des « Chroniques de la Lune Noire » il laisse ici s’exprimer son talent le plus souvent sur des doubles pages bicolores immenses(noir/sang, ombre/absinthe le plus souvent) et chargée voire surchargée de détails. La mise en page n’est pas toujours facile à suivre et on se « perd » parfois dans le dessin mais c’est un tout petit défaut comparé à ce qu’on a entre les mains.



Le dessin de Ledroit est précis, ciselé, stylisé à l’extrême. Les personnages sont bardés d’accessoires, de tatouages, de griffes, de piques et de chaînes. On peut lire chaque tome en un quart d’heure mais on peut surtout passer des heures à admirer chaque planche comme une oeuvre à part entière ce qui explique en partie le rythme gastéropodique de parution. Les pages sont tellement riches qu’à chaque relecture on découvre des choses que l’on avait pas vu la première fois. La sortie d’un tome est toujours pour moi un micro événement. Je fonce l’acheter, je passe une bonne heure à le lire me delectant à chaque page tournée puis je commence une dépression en pensant qu’il va faloir attendre encore un an…

Requiem donc, par Mills et Ledroit chez Nickel Editions. 10 tomes sortis.
Si vous succombez au dessin vous pouvez également vous jeter sur Sha du même duo, chez Soleil. 3 tomes, série complête.

Et vous interesser à Monsieur Ledroit. Il le mérite.

2 commentaires

  1. Je n’ai jamais ouvert la BD parce que les couvertures ne me plaisent pas du tout,alors que les dessins à l’intérieur ont l’air beaucoup plus fournis et fouillés…
    C’est dommage de ne pas avoir gardé cet aspect pour la présentation, il y a définitivement quelque chose que je n’aime pas…le blanc trop présent peut-être?
    En tout cas merci,j’ai un nouveau domaine à attaquer dans ma grande librairie en attendant le copain qui finit le boulot!