Elle me parlait mais je ne l’entendais pas.
Je faisais des mouvements de tête et des humhums entendus.
Je ne comprenais rien. Juste un flot de paroles sans sens.
Je n’entendais que la musique en fond sans en distinguer les paroles.
J’avais peur et j’étais impatient.
Ma ceinture pendait à mon bras comme un sexe se remettant de sa petite mort.
J’essayais de la regarder dans les yeux pour occulter ce qu’elle préparait.
Je voulais comprendre, je voulais la comprendre.
Elle voulait que je soie bien installé mais j’étais incapable de le savoir tant j’étais tendu.
Elle m’a demandé de me détendre.
Elle m’a souris alors j’ai fermé les yeux.
Je distinguais enfin les paroles.
Je n’ai pas senti l’aiguille, j’ai senti le frisson sur ma peau.
Je n’ai pas senti l’injection, j’ai senti la chaleur.
La bouffée brûlante puis la sueur froide.
Et l’extase, violente et massive.
Elle m’a fauché comme une vague vous emporte au fond de l’eau.
Dans un abîme sans fond, effrayant et délicieux.
Je ne sentais plus rien. Mon corps avait fugué.
Je ne suis jamais remonté à la surface.
Alors elle m’a accompagnée quelques jours après.
Je ne sais pas si c’était pour le mieux.
Mais c’est ainsi.

1 commentaire

  1. Ton texte m’a soudainement fait penser à ce poème:
    « She was crippled.
    But only her body was cracked.
    It’s not simple.
    Nor is it an easy matter to explain.
    « So, let’s just leave it at that », she says.
    And closes the holy book of lies.
    She covers her eyes, denying to herself what she thought happened. »
    Je ne sais pas trop pourquoi,la formation de la première phrase sans doute.