Day One

   C’était tout pareil en différent. C’était tout pareil parce que comme tous premiers jours de classe on avait des papiers avec nos noms sur la table. Parce qu’on a vite repéré ceux dont on retiendrait les noms. Parce qu’à la pause, les groupes se formaient déjà. Parce que cette journée a surtout servi à remplir de la paperasse et mettre au point ce qu’on savait tous déjà. Parce qu’il y en avait un qui s’était trompé de classe ainsi qu’une qui est arrivée en retard. Y’en a un qui n’est pas venu du tout. Y’a des redoublants aussi et une qui veut être la première de la classe. On a déjà des délégués même s’ils sont pas officiellement élus. On a un prof de la vieille école et un jeune qui n’en veut. On range nos chaises sur les tables à la fin et on est toujours interrompu pour des questions administratives.
Mais quand même c’était vachement différent. D’abord parce qu’ici, la plus jeune à 21 ans et le plus vieux 54 et oui, je parle bien des élèves. Parce que globalement tout le monde s’intéresse. Parce que tout le monde ou presque a un parcours différent. Parce que tout le monde ou presque sait déjà ce qu’il fera après. C’est aussi bizarre d’être une classe de 35 élèves qui ne sont pas mis en concurrence(sauf pour celle qui veut absolument être la plus meilleure mieux que les autres)
J’attends beaucoup de cette formation. J’ai la ferme intention de tout exploser sur mon passage dans le sens et je n’ai pas envie qu’un seul grain de sable vienne bloquer une machine que j’ai mis si longtemps à lancer. C’est un peu le coups de la dernière chance. Ça doit marcher. J’ai quand même été un peu surpris de voir que certains semblaient être là « par pur hasard » alors que j’ai eu l’impression de devoir me battre pour avoir ma place. J’étais un peu outré d’entendre mon prof expliquer que si on faisait 200 fautes d’orthographe à l’écrit, ça devrait pas être très important pour ce qu’on fait. C’est un point de vue qui peut se défendre mais qui me gène. J’ai fais rire tout le monde sur une réplique idiote et ça m’a fait plaisir sur le coups même si je ne suis de loin pas prêt à endosser le rôle du comique. On a un groupe de pompiers caustique pour ça.
À chaque fois que je déménageais et que j’arrivais dans une nouvelle école, je me disais que c’était l’occasion de repartir de zéro. Des gens qui n’ont pas encore d’idées précise sur moi. On peut toujours en profiter pour se créer un nouveau nous. Différent de celui que les autres connaissent. Qui sait, cette année, je pourrai être le sérieux ?

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