Hey ho !

On va faire comme si de rien n’était, d’accord ?

 

D’accord.

 

 

En écoutant sagement le Top Ciné 2020 de « Pardon le Cinéma », la question s’est posée d’elle même, c’est quoi mon top à moi ?
Mon top, c’est 8 films, ce que je trouve honnête sur les 134 que j’ai vu en 2020.
Précisons tout de même deux choses, la première, c’est que ce sont les films vus en 2020 et donc pas forcément sortis en 2020. La deuxième, c’est que 5 des 8 films cités sont des recommandations de « Pardon le Cinéma », c’est dire si le podcast est riche.

 

N°8
« Seconds » de John FRANKENHEIMER (1966)

« Seconds » est un vieux film. Ce qui pour beaucoup, moi y compris, met dans un état d’esprit d’une certaine appréhension. Le noir et blanc, les effects spéciaux bancals (bancaux ? Banco !), les mises en scènes mollassonnes, autant de facteurs qui s’ajoutent, se multiplient et font qu’on ne rentre pas forcément en terrain connu même si l’on a l’habitude d’en voir. Et pourtant, c’est très vite passé une fois le film lancé.
« Seconds » parle de seconde chance, de seconde chance choisie, au prix du sacrifice entier de sa vie précédente, de coups de bistouris et d’une belle somme d’argent, de repartir à zéro et de s’inventer une nouvelle vie. Je ne veux pas en dire trop sur ce film alors si vous voulez vous laissez tenter, foncez.

 

N°7
« Knives Out » de Rian Johnson (2019)

« Knives Out » est un film de Brian Johnson, que j’ai connu grace à « Brick » il y a fort longtemps et qui s’est ensuite illustré avec « Looper » auprès du grand publique, avant de carrément réaliser un Starwars.
On ne va pas y aller par quatre chemins, Knives Out n’est pas le film de la décennie. C’est un Cluedo tout ce qu’il y a de plus classique servit par un casting à 100 Millions de Dollars.
Et pour moi ça marche très bien.
Le casting est à tomber par terre et tout le monde joue au même niveau, c’est à dire très haut. On essayera donc de découvrir qui a tué tonton Christophe Plummer. Notre James Bond, Daniel Craig sera chargé de l’enquête et on passera en revu tous les membres de la famille ayant un intérêt à zigouiller le patriarche. On retrouvera donc Jaeden Martell, le Billy du « IT » de 2017, Chris Evans notre captain america jouera l’enfant terrible de la famille, Jamie Lee Curtis, l’ex-femme acariâtre, et ajoutons en vrac Toni Colette, Don Johnson, Michael Shannon que j’aime toujours voir, Katherine Langford et surtout mon 2547ème crush de l’année, Ana de Armas, vous savez, la jolie brunette de « Blade Runner 2049 », dans le role de l’infirmière que tout accuse.
Tellement jolie qu’elle jouera de nouveau au côté de Daniel Craig dans le prochain James Bond et même carrément Marilyn Monroe dans un biopic à venir.
Tout ça tourne bien, joue bien et se laisse voir avec un délice sans honte devant une recette goûtée 1000 fois mais divinement bien cuisinée.

 

N°6
« Bug » de William Friedkin (2006)

William Friedkin est le papa de quelques films mineurs comme, « The French Connection » de 1971, « L’Exorciste » de 1973, « Jade » en 1995 ou plus récemment « Killer Joe » en 2011 que j’avais adoré. Dans « Bug », on retrouve donc dans un casi huit-clos, Michael Shannon précédemment cité, acteur trop souvent relayé aux seconds roles, qui profite parfois des films de Jeff Nichols( « Take Shelter », « Midnight Special ») pour briller au premier plan, et Ashely Judd(Don’t take it bad, take a sad song and STOP!) que je n’avais pas revue depuis « Heat ».
Le film raconte le retour au bercail d’un ancient soldat américain, sujet d’expérimentations militaires et infesté par des bébêtes invisibles propagées par le gouvernement. Il va rencontrer une serveuse qui va l’héberger et à qui il va partager son histoire. La suite est simplement une démonstration de paranoïa.

 

N°5
« Jojo Rabbit » de Taika Waititi (2019)

Taika Waititi c’est le mec encensé par « What We Do In The Shadows » qui malgré sa renommée, m’avait laissé complétement à côté. Il avait ensuite redonné un côté Rock’n’Roll à « Thor: Ragnarock ». J’avais ensuite vu « Hunt For The Wilderpeople » qui était mignon et gentiment décalé mais c’est tout. Du coup, « Jojo Rabbit » m’intriguait ce qui était déjà pas mal.
Et encore plus quand j’ai vu le plot de départ: fin 1944, Jojo est un petit allemand de 10 ans enrolé dans les jeunesses hitlériennes, qui adore son pays et son idole, Adolf Hitler, au point que son ami imaginaire EST Adolf Hitler. Le problème étant que la mère de Jojo(Scarlett Johansson) héberge en secret une jeune juive dans la maison.
Pour moi, le film est une réussite tant il gère à merveille la balance entre les différences de ton. On passe du ridicule de Taika Waititi qui joue lui même un Hitler burlesque, à la réalité de la chasse au juif comme une éternelle menace sur tout le monde. Le duo de gamins marche très bien même s’il est sans surprise et le reste du casting est assez sympa également, notamment Sam Rockwell, qui cabotine comme j’adore en nazi désabusé attendant la fin de la guerre. Sans conteste un must-see de l’année.

 

N°4
« Anomalisa » de Charlie Kaufman (2015)


Charlie Kaufman est un pessimiste que j’aime bien. À la base scénariste de génie, citons en vrac, « Eternal Sunshine Of The Spotless Mind », « Adaptation » « Being John Malkovich » ou encore « Confession Of A Dangerous Mind », il est depuis quelques temps passé à la réalisation avec « Synecdoche, New York » en 2008, qui était à la fois méta, déprimant, nombriliste, plein de fulgurances, raté et pourtant magnifique.
Avec « Anomalisa » il s’essaie au stop-motion pour nous raconter l’histoire de ce vieux déprimé et grincheux pour qui la vie est devenue si fade que tout le monde à pour lui le même visage et même, la même voix. L’histoire bascule quand, dans un hotel de passage, il entend au détour d’un couloir une voix de femme qui se détache de sa monotonie habituelle. Il part donc à la recherche de sa propriétaire.
Techniquement, et c’est important pour du stop motion, c’est parfait.
Les voix maintenant, Jennifer Jason Leigh dont la voix est bien moins criarde que dans the « Hateful Eight », David Thewlis, le Remus Lupin des films « Harry Potter » et enfin Tom Noonan un second couteau de qualité. Les trois sont justes et dans leurs rôles.
C’est évidemment très bien écrit et aussi bien qu’on pourrait l’espérer. Un vrai coup de cœur.

 

N°3
« Uncut Gems » des frères Safdi (2019)

Je vais être bref sur « Uncut Gems ». C’est fait par les frères Safdi, qui nous avaient gratifié de « Good Time » en 2017 qui était déjà une très bonne surprise à l’époque. Ils reviennent ici avec l’histoire d’un bijoutier en plein milieu d’une vie qui part en foirade totale, le mec ayant un sérieux talent pour se mettre dans la merde auprès de tout le monde, que ce soit sa famille, ses employés, ses amis, sa maitresse ou plus important encore, ses créanciers. Le film se vit comme les dernières secondes d’un marathon où trois concurrents seraient au coude à coude sur le dernier kilomètre. On est épuisé, à bout de force mais on ne peut pas lâcher maintenant, il est trop tard pour abandonner. Le film vous maintient en apnée sur plus de deux heures, suivant mauvaises décisions sur mauvaises décisions. On en ressort essoufflé dans sont canapé, terrassé. Mon seul conseil: surtout voyez-le d’une traite.

 

N°2
« La Grande Bellezza » de Paolo Sorrentino (2013)

Paolo Sorrentino c’est ce type qui avait fait « This Must Be The Place » que j’avais oublié aussitôt vu, puis, qui m’avait mis une jolie baffe tant l’écart était grand, en commettant « Youth » en 2017. Suivant une recommandation plutôt unanime sur « La Grande Bellezza », je me suis donc jeté dans ce film en y attendant beaucoup. Et le problème c’est que je n’ai pas été déçu. Putain que c’est beau. Le film pourrait s’appeler comme cette emission sur youtube: « Every Frame a Painting ».
On suit les errances de Toni Servillo, sorte de Yves Montant italien, qui interprète un écrivain qui ne s’est jamais remis de son unique roman à succès. Le film aborde tous les grands sujets, la vie, la mort, l’amour, le sexe, l’art, la vanité, la religion.  Je vais le redire: c’est putain de beau. Esthétiquement c’est du grandiose.
Si on est de mauvaise fois, on peut dire que le film est vide, de sens, d’histoire, de but. Mais si on a la chance d’y entrer et d’accepter justement que l’art n’a pas vocation à être utile, alors on peut en apprécier toute la beauté.

 

N°1
Jigoku De Naze Warui(Why Don’t You Play In Hell ?) de Sion Sono (2013)

Sion Sono c’est un japonais un peu taré qui se débrouille pour réaliser 3 à 5 films par an et même des séries. On se doute qu’avec ce rythme, les films sont forcéments  inégaux et pas d’un budget faramineux. Et pourtant.
« Why Don’t You Play In Hell ? » c’est un peu comme si un Tarantino japonais de 21 ans sous ecstasy décidait de faire un film sur le cinéma. Donc forcément, ça parle de cinéma. Et de Yakuzas.
Le scénario tient en trois bouts de ficelles. Un groupe de jeunes cinéastes amateurs rêve de tourner le film d’action ultime. Dix ans plus tard, leur rêve à la poubelle, un concourt de circonstance va les obliger à devoir réaliser ce film pour les Yakuzas en un temps limité.
Et c’est génialement folklorique. Ca part dans tous les sens, c’est frais, ça y va à fond et de bon cœur. C’est juste un grand délire qui fait plaisir à voir.

C’est tout pour moi,
Bonne année à tous 😉