On prend sa douche, il y a ceux qui sont là pour se laver(normal) point, ceux qui en profitent pour se tripotter, ceux qui pensent, ceux qui se détendent, ceux qui chantent, ceux qui font mumusent.
Moi je me brule.
D’abord tourner l’eau chaude à fond, puis faire venir l’eau froide jusqu’au niveau de chaleur ad equat.
Ensuite le jeu commence.
Il faut baisser au fur et à mesure l’eau froide, par palier, s’habituer doucement à l’onde brulante et quand le corp est sous la braise, baisser encore l’eau froide. Jusqu’à la limite, la notre. Selon la configuration plombière on peut arriver à retirer completement l’eau froide et on se prend à regretter qu’il n’y ait pas plus chaud encore.
Ce n’est pas mon cas, chez moi l’eau est brulante à souhait. Alors je baisse encore et encore jusqu’à ce que le mince filet d’eau froide en devienne ridiculement dangereux. C’est là que l’on se laisse attrapé. Bien entendu, c’est vers le dos que l’on dirige la pomme de douche, là que tout se repend comme la vapeur qui se forme au contact de votre peau. Cela vous parcourt l’échine et court dans vos membres jusqu’aux extrémités. Le plus drôle c’est quand les lois du voisinage vous rappellent à l’ordre, un voisin met la machine à laver en marche vous privant d’une partie de votre eau froide vitale. Plus que de l’eau chaude, la lave brule directement. Douleurs liquide et diffuse si présente et pourtant si volatille.
La douche prend fin et le miroir embué vous cache votre reflet rougis.
Pendant ce temps vous n’avez pensé à rien. Seulement la douleur et la chaleur.