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Petit état des lieux bordélique:

La formation se passe… bien. Je réalise doucement que la somme de travail qui m’attend dépend seulement de jusqu’où je pousserai le bouchon, selon la manière dont on envisage la chose. D’un point de vue purement pragmatique mon but est d’obtenir le diplôme et si je ne poursuis que cet objectif ce n’est pas insurmontable.
Quatre épreuves. Un QCM, il suffit de bosser les cours. Une conduite commentée, là ça se corse. Il va falloir parler 25 minutes non stop sur un parcours de mon choix avec une conduite irréprochable en commentant tout ce que je vois selon le principe Perception->Analyse-> Décision, donc en gros ça donne ça, en sachant que c’est pas parfait:

Ensuite il reste deux épreuves plus pratiques
-un cours d’une heure avec un vrai élève parachuté d’une auto-école. Il faudra trouver quoi lui faire faire en assurant la sécurité et en connaissant le livret d’apprentissage par coeur soit 36 sous objectif de conduite et la technique d’enseignement de chacun. S’en suit un entretien avec le jury, deux professionnels qui sont dans la voiture tout du long et qui vous demande de bien vous justifier sur toutes vos décisions.
-un cours en salle d’une heure sur un des 23 thèmes de sécurité routière à dispenser à 3-5 élèves réels. Même topo que pour la voiture, à la fin faudra s’expliquer devant un jury.

Pour ce qui est de maîtriser la voiture avec les pédales à droite je gère. Pour ce qui est de rattraper les erreurs, je gère. Pour ce qui est de conduire de manière irréprochable je suis quasiment au point. Reste le plus dur, le social.

Dans l’auto-école où je fais mon stage, mon moniteur me met le nez dedans. Vendredi dernier, seul, face à une douzaine de jeunes plus intéressés par leur portable que par la correction de code que je leur faisais, j’ai déchanté. Un trac fou de me planter sur une question, la difficulté d’interesser son auditoire, l’apréhension de d’une question à laquelle je ne saurais pas répondre. Une des plus longues demi-heure de ma vie. Mon moniteur m’a gentillement indiqué mes défauts, à savoir: un ton trop monocorde, une voix trop faible, trop statique, ne regarde pas assez les élèves. Il va falloir que je me transforme en showman.

Si en plus je rajoute les exigences, optionnelles, de mon moniteur, à savoir connaître la réglementation sur le bout des doigts et là je ne parle pas du code mais d’articles de loi et de décrets. Connaître jusqu’au numéro d’identification réglementaire de chaque panneau. Y’a du taf !

Pour passer totalement à autre chose, je me suis décidé à prendre rendez-vous pour mon deuxième tatouage, donc le 7 mars je me fais encrer de manière plus expansive. Je suis impatient. Devrait s’en suivre deux autres à long terme.

Et sinon vendredi dernier ma moto quittait officiellement son hivernage de deux mois. Et contrairement à ma Ducati qui s’était réveillé après quatre mois de sommeil à la première pression de démarreur, ma Honda n’a rien voulu savoir. Je suis bon pour une batterie neuve.

Tant que j’y suis je suis confronté à une panne créative grandiose en ce moment qui me rend incapable d’écrire quoi que ce soit d’intéressant malgré une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment, j’ai le début et la fin mais rien de ce qui arrive au milieu.

Passionnant isn’t it ?

5 commentaires

  1. Bonjour, je suis une attardée qui pensait que les moniteurs d’auto-école devaient juste savoir conduire. Jamais je ne passerai mon permis, à présent ce n’est plus un doute c’est une certitude. J’attendrai le bus 25 MINUTES COMME AUJOURD’HUI en chouinant sous les -10 degrés, ce sera toujours mieux que de me confronter un jour à un volant.
    Bonne chance avec tes « élèves ». A chaque fois je me dis que j’aurais dû viser l’enseignement quand je me rends compte que ma vie va être au point mort professionnellement ,et après deux secondes de réflexion je crois que me démaquiller avec une tronçonneuse serait sans doute une décision plus sage et moins douloureuse.
    RESPECT BRO’.
    Sinon,je suis en panne dans ma vie depuis deux semaines,je ne me souviens pas avoir été aussi déprimée au point de passer mes journées à fixer le murs en reniflant. La bonne nouvelle? Ça semble s’améliorer. J’espère qu’il en sera de même de ta créativité, c’est un peu triste de ne plus lire tes textes où on se demande perpétuellement si tu es un psychopathe en vrai ou si on peut s’estimer suffisamment heureux en déduisant que c’est une oeuvre de fiction.