Il n’est d’enfer plus violent que celui dans lequel on s’oblige à vivre. Le petit monde de pensées qui peuple les esprits enfiévrés rejoue inlassablement les jeux sadiques de tortures masochistes que l’on aime à s’infliger. Flageller ses sens pour sentir couler le sang de nos impostures et laisser trembler nos âmes, qu’on souhaiterait sans tache pour que les autres en ressentent la pureté. C’est dans le ressassement permanent et les crédos d’apitoiement que nous trouvons la paix. Du fond de nos abîmes s’échappent, malgré nous, des rires frénétiques dont on craint de voir le visage. Ce pourrait être le nôtre.