D’abord une claque. Un réflexe de défense. Il s’était frappé le biceps avec vigueur. Si rapide, qu’il était certain d’avoir abattu l’ennemi dans l’instant. Mais rien. Pas de sang sous ses doigts. Pas de cadavre au sol, comme une carcasse d’avion. Pas de « Bzzzzz » caractéristique. Juste la sensation qu’on le piquait et la réaction conditionnée par l’habitude. Ces saloperies évoluaient. Elles ne faisaient plus de bruit maintenant.
Il passa sa paume de haut en bas le long de la zone de son bras qu’il croyait attaquée. Pas de piqure. Il écoutait le silence et scrutait les murs blancs à la recherche de la menace. Il frottât nerveusement son bras. Toujours pas de reliefs sur sa peau. Elle avait à peine rosi. Il colla presque son œil pour scruter la surface de sa peau. Comme il regardait, la démangeaison fit son apparition. Il commença à gratter et quand il fut soulagé, cessa. Mais l’accalmie ne dura que quelque seconde. Sa peau était rouge maintenant, comme un coup de soleil. Mais pas de trace de piqure. Juste une chaleur envahissante et une sensation de fourmillement d’aiguille sous sa peau. Il gratta de plus en plus fort sans s’arrêter. Il enfonçait ses ongles dans sa chair peu à peu, cherchant à écraser sous sa chair ce qui rôdait à l’échelle lilliputienne. Une goutte de sang perla le long de son bras, fit une pose à son coude, et aidée par ses sœurs qui se précipitaient sur la même route qu’elle, chuta sur le carrelage blanc. Cette vision produit un déclic dans son esprit. Il enleva sa main et regarda ce qu’il avait fait. Une crevasse ou plutôt, un cratère s’était formé à l’aide de ses doigts. C’était moche, profond, ça saignait et ça faisait mal. Derrière lui la lampe bleue anti-moustique grilla une victime de plus et un micro-nuage de fumée s’en dégagea.