J’écris comme je vomi. Je gerbe mes mots comme je me débarrasse du trop plein. De tout ce que l’on absorbe par habitude, par faiblesse ou par défi. J’expulse d’un seul flot amère ce que j’ai avalé. C’est pas voulu, c’est un réflexe naturel, un mécanisme de défense même, pour protéger le corps de ce qui pourrait le tuer avant que tout votre organisme ne soit imprégné. Il en va de même pour l’écriture, coucher là, tout de suite, ce qui pourrait rendre fou. La douleur est parfois insupportable. Elle vous travaille l’estomac et la tête. Un tire-bouchon de deux mètres cinquante essayant d’unir les deux. Peu importe la forme au final, ce qui compte c’est de s’en affranchir. Parfois, il faut que ça sorte tout simplement. Après ca va mieux. Jusqu’à la prochaine cuite.

Bande son: Noir Désir-Les Écorchés