À toi l’enfant qui vient de naitre,
Je dois dire pour être honête
Que ce n’est pas en travaillant
Qu’on trouve le bonheur sur terre,
J’en d’exemple que mon père
Qui vit le jour de son enterrement
Qu’il était le plus riche du cimetierre.
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras content !
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras longtemps !
Plutôt que d’aprendre à l’école,
Baise et collectionne les véroles.
La médecine fait quelques progrès.
Tandis qu’à gagner du baggage
Tu n’aboutirait qu’au chômage
Où déja se sont entassés
Ceux qu’ont cru en la société.
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras content !
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras longtemps !
Moins tu en fait, plus tu laisse faire,
Plus ta santé déja précaire
Te libère de ses tourments.
Gagner ta vie ne vaut pas le coup,
Attendu que tu l’as déja.
Le boulot y’en a pas beaucoup,
Faut le laisser à ceux qui aiment ça.
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras content !
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras longtemps !
Si jamais tu vole un copain,
Tu en auras moins de chagrin
Que si tu n’as pas à manger.
Et si t’as la main sur le coeur,
N’hésite pas à la couper.
Tu entendras moins les moqueurs
Si c’est toi qui les a roulés.
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras content !
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras longtemps !
Si jamais tu vole un couillon
Qui t’envoie tout droit en prison,
Dis-toi qu’il est plus mal logé.
Car pour te payer ta pitence
Tandis que tu feras pénitence,
Lui qui est si fier de t’enfermer,
Faudra encore qu’il aille bosser.
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras content !
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras longtemps !
Voilà c’était mon héritage,
Comme tu vois j’ai fait mes baggages,
Je te laisse avec ta maman.
Tu perds rien j’ai pas le gros lot,
Et tant pis pour toi si je triche,
Tu seras peut-être un enfant de salaud,
Mais tu seras pas un gosse de riche
Soit feignant ! Soit feignant !
Tu vivras content !
Soit feignant ! Soit mon enfant !
L’avenir t’attend !